4a34c912bbcbda20de4f3dbb882907d7.ppt
- Количество слайдов: 60
Les groupes sociaux MAJ 05/01/2010 Pr. JM Dutrénit 2008 Pr. J-M. Dutrénit 2010
Avertissement • Ce cours a été conçu pour servir le programme du DUT « Carrières Sociales » module « M 228 Le groupe et ses enjeux » . • Mais il peut aussi servir à tout enseignement de Sociologie sur les groupes sociaux Pr. J-M. Dutrénit 2010
Le comportement humain joue sur de nombreuses scènes, comme un voyageur qui traverse les paysages -et les transforme - avec son cerveau de 100 milliards de neurones. Les groupes sociaux sont une partie de ces paysages Pr. J-M. Dutrénit 2010
Sommaire • • • I - Des connaissances atomisées • Typologie des groupes, définitions, propriétés • la réciprocité • normalisation / recherche de consensus • conflit socio-cognitif • coopération intergroupe • logique de l’action collective • La fausse notion de conscience collective II - Une théorie intégrée des groupes • Evolution & éthique • Identité et comportement de groupe • Le badging • Groupes et neurosciences • Migration, dialectes, identités groupales • L’éducation à Lagan College • Nouvelle politique éducative • Nouvelle morale Conclusion Exercice corrigé Références bibliographiques Pr. J-M. Dutrénit 2010
I Des connaissances atomisées Pr. J-M. Dutrénit 2010
Typologie, définitions, propriétés • • • Groupe primaire Groupe secondaire La réciprocité base des groupes Groupe de référence Groupe de rejet Pr. J-M. Dutrénit 2010
Un groupe n’est pas… • Une foule • Une classe sociale • Une CSP/PCS • …Mais des groupes peuvent en émerger (intérêts latents. . ) Pr. J-M. Dutrénit 2010
Deux critères définissent un groupe (Merton 1950) • Interactions directes ou indirectes entre les membres, obéissant à des règles préétablies • Conscience d’une appartenance commune. Les membres se définissent eux-mêmes et sont définis comme membres par les autres Pr. J-M. Dutrénit 2010
Groupe primaire C. H. Cooley 1909 • Ex : famille, amis intimes • Petite taille, face à face, rapports interpersonnels • • dominants, identification forte des individus au collectif, sympathie, coopération et aide mutuelle, compétition et loyauté Premières expériences de la vie sociale Le groupe ne se modifie que par décès/naissance des membres Universel (existe ds ttes les civilisations) Fonctionnement informel : approbation/réprobation Pr. J-M. Dutrénit 2010
Groupe secondaire C. H. Cooley 1909 • Syndicats, partis politiques, syndics divers, Assoc diverses, JC et ses disciples, Marx, Engels et la 1 ere internationale, Hitler 1930, de Gaulle et 3 ou 4 personnes en juin 1940, le club cycliste d’à côté • Grande taille, bases utilitaires et superficielles • Formalisme : règles écrites (statuts, CA, Conseils de discipline, droits et devoirs, Contributions/ Rétributions, etc. . ) • N’engage pas la totalité de la personnalité Pr. J-M. Dutrénit 2010
Groupe de référence • Souvent extérieur aux groupes d’appartenance du sujet • F° comparative • +ht/+bas que mes voisins. • Frustration relative face à ceux qui montent, • sauf en pays de l’Est émergents (Senik 2005) • F° normative (Molière Le Bourgeois Gentilhomme, Perrin Dandin) • F° socialisation par anticipation • le technicien élève ingénieur se réfère aux ingénieurs qu’il connaît • La Résistance 1939 -45 référence pour les opprimés du nazisme, le Djihad référence pour certains musulmans de nos jours, etc. . . Pr. J-M. Dutrénit 2010
Groupe de rejet • Employés des commerces de luxe, attirés/ rejetés par la clientèle. (relation proche et distante, frustrante pour l’employé). • En banlieue, le désir de maison individuelle est majoritaire chez les habitants qui sont dans des CSP minoritaires de la cité… Ce désir est minoritaire chez ceux qui sont dans les CSP majoritaires de la cité (Dutrénit & Haumont 1969) Pr. J-M. Dutrénit 2010
La réciprocité fait & défait les groupes • Positive = construit les groupes, alliances, etc • Négative = défait les groupes mais crée des sous groupes Ex. les scissions politiques • Restreinte intra groupe / Généralisée intergroupe (mariage sociétés tribales/ sociétés modernes) • L’homme est sans doute pré-câblé pour la coopération (dopamine quand elle réussit. Pr. J-M. Dutrénit 2010 Damasio 2003)
La Réciprocité comme base des groupes (Mauss 1920, Lévi-Strauss 1950, Shalins 1970…) Pr. J-M. Dutrénit 2010
Compléments au schéma (J-M. Dutrénit, 2002 chap 2) • La réciprocité est l’étalon implicite d’évaluation des interactions • Chaque individu l’utilise, comme chaque responsable de groupe ou de nation • Quand un individu ou un groupe s’écarte trop de la réciprocité positive (nazisme, dictatures, criminels, délinquants, parents ou conjoints abusifs, etc. ) , il est combattu jusqu’à rétablissement de relations équilibrées. Pr. J-M. Dutrénit 2010
La normalisation dans les groupes • Point lumineux dans l’obscurité / comparse => normalisation des opinions (Shérif 1965) • En 1945 les unités de la Wermarcht recomposées à l’arrière en 3 mois résistent aux Alliés, non celles qui ont été renvoyées immédiatement au front. (Stouffer & al. 1949) Pr. J-M. Dutrénit 2010
La normalisation dans les groupes (suite) • Le petit groupe discutant est 2 fois plus efficace que l’information individuelle ou collective pour modifier les comportements alimentaires (Lewin 1965 Graphe p. sq. ) • Les Kamikazes (japonais, djihadistes. . . ) aux éthiques différentes, sont formés par un long parcours initiatique sur leur légitimité restreinte (droit de tuer, etc. . ) Pr. J-M. Dutrénit 2010
Donner huile de foie de morue aux nourrissons : % de mères se conformant à une décision de groupe versus un conseil individuel (Lewin 1965) Pr. J-M. Dutrénit 2010
Le conflit socio cognitif créateur d’intelligence (Doise 1980) • Les performances scolaires des enfants de CM 2 sont meilleures lorsqu’ils se trouvent dans des classes mélangeant les origines sociales Pr. J-M. Dutrénit 2010
La coopération intergroupe rapproche et intègre (Johnson D-W. et al. 1981 -86) Modalités de fonctionnements de groupe en ordre croissant d’effet intégrateur (mesuré sur relations d’entraide et inter genres et apprentissage) • • • la compétition interindividuelle la compétition intergroupe la coopération interindividuelle la coopération intergroupe (ex : les différentes équipes faisant chacune partie d’un projet commun. Industrie, spectacles, fête locale, etc. ) Compétition => plaisir aux gagnants Coopération => dopamine pour tous Pr. J-M. Dutrénit 2010
MAIS autre logique de l’action collective dès lors que les groupes dépassent 20 pers (Olson 1980) • Olson démontre que chaque individu a intérêt objectif à éviter de participer à l’obtention de biens collectifs (grèves, mouvements divers…) • Sauf si la rétribution est individualisée (syndicats français / étrangers; Am Medical Association assurant défense et recours en cas de procès par un client) Pr. J-M. Dutrénit 2010
Les groupes et les cultures sont des réservoirs d’idées variables • Les individus adoptent ou refusent ce qui est loin d’eux avec une grande liberté • « Conscience de groupe » et « conscience collective » ne sont que des majorités relatives et passagères. Elles ne suffisent jamais pour expliquer des conduites ou des décisions. L’individu est essentiel (Socrate, Galilée, Keppler, Marx, Einstein, De Gaulle, Terroristes, Pasteur, etc…) Pr. J-M. Dutrénit 2010
Les groupes sont des tramways. On descend quand on estime être arrivé à destination • Intérêt collectif et intérêt individuel sont concurrents. • Leur synthèse existe à condition d’entraîner les participants dans des circuits de réciprocité positive • Nombreuses divergences présentes dans une même culture et dans un même groupe primaire ou secondaire Pr. J-M. Dutrénit 2010
II Une théorie intégrée des groupes (d’après Colin Irwin, Belfast University, 1993) Pr. J-M. Dutrénit 2010
Evolution & éthique • L’altruisme animal (oiseaux, insectes ouvriers/reines, ) est répandu en biologie • Lions, loups, hyènes chassent en coopération (bon rendement) : l’altruisme est favorisé. • La faiblesse physique individuelle des hommes les a conduits à une morale de la coopération (Lovejoy 1981), c’est-à-dire de la réciprocité. Pr. J-M. Dutrénit 2010
« la moralité aurait donc une valeur biologique adaptative comme toute adaptation (yeux, mains, dents) sans statut spécial. Elle serait innée MAIS limitée aux proches. » (Irwin 1993) Pr. J-M. Dutrénit 2010
En somme il y a une hypothèse évolutionniste de l’éthique (Ruse 1993) • Des éthiques adaptées surprenantes & variées. Chez les Inuits : euthanasie & infanticide mais la personne est sacrée. • H. Spencer, O. Wilson : l’évolution est progressive • Morale humaine = produit de ce processus, réflexivement connecté à l’identité des individus & des groupes • Devoir probable de prolongation du processus Pr. J-M. Dutrénit 2010
Identité et comportement I – ENDOGAMIE TRIBALE UNIVERSELLE Chez les 600 tribus de 250 à 750 personnes, dispersées sur le continent australien, les préférences de mariage par ordre décroissant sont (Tindale, 1974) : • 1/ Entre cousins dans la famille • 2/ Intra clan ou horde • 3/ Intra tribu • 4/ Intra groupe de 5 ou 6 tribus • 5/ Zéro mariage au delà. (absence de migration) La parenté est forte entre les membres des 47 villages Yanomama d’Am. Du Sud (Spielman & al. 1977) Pr. J-M. Dutrénit 2010
Identité et comportement (suite) II – EVOLUTION DES COMPORTEMENTS • Le sacrifice-privation du donneur augmente avec la proximité génétique du receveur MAIS AUSSI du rapport coût/avantage du don pour le donneur (Hamilton 1964) III - SOCIETES EN TRANSITION • La reconnaissance de la proximité parentale, impossible à cause du nombre est remplacée par des marqueurs divers (costume, langue, dialecte, religion, etc. . ) (Baker & Cunningham 1985) • La différence linguistique et génétique est corrélée avec la coopération intra groupe et avec indifférence ou hostilité inter-groupes (Irwin 1987 Esquimos Netsilingmiut, Bakunda Rwanda, 2006) Pr. J-M. Dutrénit 2010
Le badging (ou marquage) (Irwin 1993) • Les émotions positives et négatives sont encartées dans le cerveau. Quand les badges qui les caractérisent se présentent à nouveau, nous répondons souvent en fonction du souvenir qu’elles nous ont laissé. (Damasio 2003). • Les cérémonies d’initiation dans les différentes cultures ont lieu au début de la puberté, avant le mariage (renforcement du groupe, au moment de la perte de 40% des synapses) • Les enfants acquièrent patriotisme, sociocentrisme et nationalisme entre 8 & 12 ans (Piaget & Weil 1951) • Sur 780 guerres de 1820 à 1952, la propension à se battre augmente avec les différences de langage, religion, race & style de culture (Wilkinson 1980) Pr. J-M. Dutrénit 2010
Groupes et neurosciences • Charité et Coopération produisent dopamine (Damasio 2003) • Le siège du relai éthique disparaît par traumatisme cérébral ou chirurgie (Damasio 2003) • La prise de pouvoir stimule à la fois dopamine et testostérone (IRS Canada 2006) Pr. J-M. Dutrénit 2010
Migration, dialectes, identités groupales • L’accent se modifie facilement avant la puberté, difficilement ensuite (Irwin, Canada 1986) • Spence Bay nouvelle ville Gd Nord canadien a été peuplée en 1960 par 2 tribus sans alliance entre elles et de religion différentes (anglicans & catholiques). • Les enfants ont fréquenté la même école. • Résultats = 1/ nouveau dialecte issu des 2 anciens 2/fréquents mariages inter tribaux Pr. J-M. Dutrénit 2010
L’éducation mixte à Lagan College • En Irlande du Nord Lagan College créé en 1981 recrute étudiants, personnel et direction à raison de 50% cathol & 50% protest. On y enseigne à égalité Histoire, Culture et pensée politique des 2 communautés • Dix ans après la création, les amitiés nouées dans « l’autre » groupe sont significatives… (graphe sq. ) • Peu d’influence du sexe et du SES • Au Bénin, la paix intertribale et pluripartisme politique ont eu une source analogue construite par les missionnaires avant l’indépendance (Dutrénit) Pr. J-M. Dutrénit 2010
% d’amis de « l’autre groupe » chez les étudiants de Lagan et de Queen’s University LM = Logement mixte, LS = Logt ségrégatif, Q. U. = Queen’s University (Irwin 1993) Pr. J-M. Dutrénit 2010
En résumé… (Irwin 1993) 1. Bénéfices génétiques/sociaux de l’endogamie limitée 2. Badging associé aux alliances proches (signes divers) 3. Frontière et comportements intra/extra groupe (dialectes, échanges économiques…) 4. Bénéfice social & économique de groupes plus grands 5. Manipulation culturelle du badging à la période sensible (initiation, rites de passage…) 6. Nouveaux comportements dans de grands intra/extra groupes (religions, écoles, nationalisme, liens Pr. J-M. Dutrénit 2010 interethniques…)
Le monde a besoin d’une Nouvelle politique éducative • La mondialisation produit de la diversité culturelle, comme en Irlande. Comment respecter et intégrer ? • Utiliser la période critique du badging : • Ecole séparées en primaire + une langue commune • Ecoles intégrées en secondaire • Israël a refusé cette stratégie. Le racisme y est devenu puissant. Sauf dans l’école Neve Shalom (site web) fondée en 1972 qui a réussi l’école intégrée Palestine/Israël Pr. J-M. Dutrénit 2010
Charte de Paris pour une nouvelle Europe, 1990 • « L’identité ethnique, culturelle, linguistique et religieuse des minorités nationales sera protégée et les personnes appartenant à des minorités nationales ont le droit d’exprimer de préserver et de développer librement cette identité sans aucune discrimination et en toute égalité devant la loi » Charte de Paris pour une nouvelle Europe, 1990 Pr. J-M. Dutrénit 2010
Bonne intention mais problème… • La Charte peut protéger l’éducation ségrégative dont on a vu les effets dévastateurs. • Une législation nouvelle et de nouveaux droits de l’homme sont nécessaires pour protéger explicitement l’éducation intégrée. • Ex. Busing et quotas aux USA. Les noirs US qui réussissent ont développé une stratégie a-raciale Pr. J-M. Dutrénit 2010
Conclusion Vers une nouvelle morale intergroupe • Ces phénomènes de groupe conduisent à déterminer autrement ce qui est moral. • Les institutions religieuses en dépit de leur volonté méta morale se centrent sur l’intra groupe • La force des religions chrétiennes fut de rompre les chaînes de la parenté et des cultures (liberté de choix du conjoint et tous les hommes « enfants de Dieu » ) • Mais la pression tribale et la différentiation culturelle ont parfois recentré les comportements sur l’intra-groupe badgé. Pr. J-M. Dutrénit 2010
La grande difficulté : Transformer la réciprocité restreinte de la vie quotidienne en une réciprocité généralisée dans tous les domaines Pr. J-M. Dutrénit 2010
L’entraide restreinte est liée aux valeurs traditionnelles(-2, -2). L’entraide généralisée est liée à la rationalité et à l’expression de soi (1. 5, 1. 5) (Inglehart 2005) r²=0. 7 Pr. J-M. Dutrénit 2010
Légende graphe précédent Enquêtes par questionnaires à échantillons représentatifs de population de chaque pays. Les scores moyens obtenus permettent de les situer sur ce graphe à deux axes. (r²=0. 7 signifie que les 2 variables de ce schéma rendent compte de 70% de la variance totale calculée à partir de 10 variables différentes. ) • Traditional values = L’autorité des anciens domine, il est obligatoire de vivre comme les générations précédentes • Secular-rational values = Laïcité, science et techniques innovantes sont les références dominantes de la vie politique et sociale • Survival values = Survivre le lendemain est le souci dominant la vie individuelle et collective • Self expression values = Les formes les plus originales de la liberté individuelle sont dominantes dans l’économie, les lettres, sciences, arts, vie Pr. J-M. Dutrénit quotidienne, etc… 2010
Lecture SYNCHRONIQUE du graphe (situation présente) • La Russie de 1993, (en haut à gauche du graphe) présente en moyenne des valeurs très rationalistes-laïques, mais aussi des valeurs liées à la survie quotidienne. Ce couplage n’a pas créé l’abondance • La Suède (en haut à droite du graphe) est aussi rationaliste- laïque la Russie, mais en y associant des valeurs de réalisation de soi elle a construit une économie d’abondance • Le Zimbabwe (en bas à gauche) s’exprime à travers des valeurs d’autorité traditionnelle et de survie ce qui entretient la pénurie • Puerto Rico (en bas à droite) est à la fois traditionnaliste et réalisation de soi ce qui entretient une économie de tourisme massif Pr. J-M. Dutrénit 2010
Lecture DIACHRONIQUE du graphe (perspective historique) 1. Les pays modernes (quart supérieur droit du graphe) à un moment de leur histoire, ont eu les mêmes valeurs que les pays africains ou asiatiques (quart inférieur gauche du graphe) 2. La vie sociale dans ces derniers pays est centrée sur une réciprocité restreinte au groupe tribal alors qu’elle est centrée sur une réciprocité généralisée au monde entier dans les pays modernes 3. C’est donc le contenu des actes de la vie sociale qui diffère d’un pays à l’autre aujourd’hui. Mais dans chaque pays, ce contenu évolue au gré de la volonté des acteurs s’ouvrant ou se fermant au monde des sciences et des techniques 4. N. B. Ces énoncés sont vrais EN MOYENNE dans chaque pays. Des exceptions s’écartent toujours fortement de la moyenne ! Pr. J-M. Dutrénit 2010
Solutions pour accélérer le partage de valeurs plus universelles • Développer la vie sociale dans chaque pays en accroissant la réciprocité généralisée (droits et devoirs) au détriment de la réciprocité restreinte • Favoriser la formation scientifique et technique • Lois pour inciter à l’association d’enfants de provenance différentes (milieux, ethnies) dans les établissements primaires, secondaire et supérieurs comme Neve Shalom en Israël et Lagan College en Irlande (C. Irwin 1993) Pr. J-M. Dutrénit 2010
La logique peut stimuler… J. Rawls : • le voile d’ignorance du destin individuel nous entraîne à trouver des systèmes qui nous rémunèrent tous mieux que dans tout autre cas. • La mondialisation, grand défi multiculturel appelle une telle généralisation. Pr. J-M. Dutrénit 2010
La logique du vivant aussi… • Il existe une capitalisation culturelle chez les animaux. Les singes enseignent à leurs petits comment casser des noix avec une pierre en 3 ans. • La chasse est apprise par les petits des prédateurs • Les hommes apprennent rapidement ce qui leur convient Pr. J-M. Dutrénit 2010
Les éléments décrits ici offrent un support empirique à une nouvelle éthique normative à médiation scientifique (Campbell 1979, Irwin 1993) Pr. J-M. Dutrénit 2010
Conclusion générale • Les éléments dispersés de la théorie des groupes (primaire, secondaire, etc. ) sont à insérer dans la théorie anthropologiquegénétique générale des groupes • L’ensemble permet de comprendre plus finement diverses bifurcations et modifications d’idées et attitudes individuelles au sein des grands groupes tribaux ou nationaux Pr. J-M. Dutrénit 2010
Exercice corrigé Occasion de révision et de test de vos connaissances Pr. J-M. Dutrénit 2010
En groupes de 3 étudiants ou en individuel Choisir un groupe secondaire et analyser son fonctionnement à l’aide des éléments théoriques exposés dans les diapositives précédentes 1. 2. 3. Distinguer 2 phases dans l’analyse : 1. 2. Fondation Période actuelle Enoncer des suggestions pour améliorer Compléter par un commentaire de 3 p. + bibliographie NB. On trouvera ci-après un exemple rédigé par 3 étudiants en 2008 (Mmes M. Gamon, C. Roger & S. Saint-Omer) reproduit ici avec leur aimable autorisation. Les tableaux et les titres de colonnes ont étés posés par JM Dutrénit comme point de départ Pr. J-M. Dutrénit 2010
Introduction • Les groupes secondaires sont définis comme des rassemblements volontaires de personnes. • Différentes entrées forment ensemble une grille d'analyse permettant d'étudier les groupes • Ce sont ces différentes entrées qui permettent de définir, décrire et analyser le groupe secondaire que nous avons sélectionné. • Il s'agit d'un syndicat nommé « Force Ouvrière » . Pr. J-M. Dutrénit 2010
Eléments guides de l’analyse issus du cours • • • Fonction de réciprocité Fonction de référence Fonction de rejet Fonction de normalisation Paradoxe d'Olson Conflit socio-cognitif interne Coopération inter groupes Morale Identitaire Badging / Hostilité Dopamine Mixité éducative Extension morale Pr. J-M. Dutrénit 2010
Le syndicat FORCE OUVRIERE 1/3 Période de Fondation Fonction de réciprocité Fonction de référence Fonction de rejet Fonction de normalisation Paradoxe d'Olson - DATE : 1947 -48 Les fondateurs de ce syndicat étaient membres de la CGT. En l'occurrence, il y a - La dénomination de Force Ouvrière provient de l'Hebdomadaire de la CGT qui se nommait 'Résistance Ouvrière' crée en 1943 (référence à la Seconde Guerre Mondiale). Force Ouvrière provient de la mutation de cette hebdomadaire à la fin de la Seconde Guerre Mondiale : « Hier Résistance, aujourd'hui Force » le 20 décembre 1944 (André Viot). Les fondateurs souhaitaient remettre à jour la vieille CGT basée sous la loi d'Amiens 1904. - Les fondateurs ont rejeté l'ancienne organisation dans laquelle ils se trouvaient (CGT) puisqu'ils considéraient que la CGT était trop dépendante du parti communiste. - Ils rejettent tout parti pris que ce soit dans les partis politiques, du gouvernement, de l'Etat, du patronat et des églises. - Une divergence d'avis était établie quant à la proposition américaine du plan Marshall pour la reconstruction européenne. En effet, le Parti communiste et une majorité de la CGT ne souhaitaient pas de cet apport américain (sous le symbole stalinien) tandis que la minorité (donc la FO) elle, rejetait l'opinion de la CGT. La FO, elle, acceptait l'idée du plan Marshall puisqu'elle permettrait une construction unifiée d'une nouvelle Europe et apporterait un souffle de paix. - Léon Jouhaux et Robert Bothereau ont fortifié la création de leur syndicat sur la base de la loi d'Amiens de 1906 ainsi que sur la 'vieille CGT'. Ce syndicat avait pour but d'afficher clairement leur indépendance à tous niveaux (surtout du parti communiste). - la Force Ouvrière défend les droits des salariés et en l'occurrence des ouvriers. Cela passe par des négociations, des grèves. Cependant, la scission avec la CGT était sous le signe d'une séparation d'avec le parti communiste. Les personnes qui ont démissionné de la CGT ne trouvaient donc plus leur part du bénéfice dans le contexte où la CGT se trouvait. - les nouveaux syndiqués, n'étant plus écouté par leurs anciens syndicats, ont donc trouvé refuge dans cette nouvelle structure indépendante. (nouvelles places de délégués et de permanents syndicaux) avait Léon Jouhaux , Robert Bothereau, Albert Bouzanquet, Georges Delamarre et Pierre Neumeyer. Ces fondateurs étaient issus de la CGT. Par le biais du journal « Résistance Ouvrière » , Robert Bouthereau (qui fait partie des « amis de Jouhaux » ) souhaite que toutes les opinions y soient respectés. L'objectif est d'obtenir une Unité Ouvrière et donc une Unité Française. La conséquence de cette liberté d'expression a été de rassembler toutes les voix qui accusent le parti communiste d'avoir une forte emprise sur les autres syndicats (en l'occurrence la CGT). La réciprocité négative va engendrer un sous groupe au sein de l CGT qui s'exprimera au cours l'année 1946 avec la mise en place de carte membres « les amis de la FO » et le versement de cotisations par les nouveaux adhérents. D'un point de vue international, la FO s'associe à l'idée du plan Marshall (aide massive des Etats Unis) avec la CIO américaine, la CGT italienne et au CHU chinois. Pr. J-M. Dutrénit 2010
Le syndicat FORCE OUVRIERE 2/3 Période de fondation (suite) Conflits socio- cognitifs interne Coopération inter groupe Morale Identitaire Badging / Hostilité Dopamine Mixité éducativ e Extension morale Les membres de force ouvrière venant d'horizons syndicaux variés, apportent un brassage d'idées complémentaires et une nouvelle force d'expression et d'action dans une période trouble due à l'impact du parti communiste. La Fédération Syndicale Mondiale a été créée à la suite de la Seconde Guerre Mondiale en 1945. Cette fédération regroupait différents syndicats du monde tels que CIO américain, la Trade union britannique et les syndicats soviétiques. La fédération avait le droit consultatif au sein du comité permanent du conseil économique et social de l'ONU. La guerre froide a eu pour conséquence de scinder la FSM en trois grandes tendances : les communistes et la majorité de la CGT, les travaillistes (syndicats anglais, suisse et du benelux) et enfin un centre avec le CIO américain et la minorité de la CGT représentée par la FO. L'idée du Plan marschall a eu pour conséquence de diviser cette fédération en deux branches : les communistes et la majorité de la CGT refusent catégoriquement cette idée tandis que la FO, le centre et les travaillistes défendent l'importance dette aide à la reconstruction européenne. Cette nouvelle alliance formera le comité consultatif syndical international qui va lui même engendrer une nouvelle organisation, la Confédération Internationale des Syndicats Libres dont Léon Jouhaux est devenu le vice président. Cette confédération avait pour slogan : « Ni Staline, Ni Standard Oil » Le parti communiste ayant une emprise forte sur les différents syndicats et principalement sur la CGT a déclenché un processus de séparation des syndiqués. Ceux-ci ne pouvant plus se fier à l'impartialité de leur syndicat, ils se sont tournés légitimement vers la FO, surnommé 'bureau des pleurs ' La seconde mondiale a été une oppression forte du parti politique hitlérien (nazis) sur les peuples. Puis, lors de la libération, les syndiqués se sont retrouvés dans la situation où le parti communiste avait une emprise forte sur leurs syndicats. Cela a déclenché une hostilité des syndiqués vis à vis de la ligne qui leur était imposée et sur laquelle ils ne pouvaient plus influer. Par contre la FO, elle, proposait une liberté d'expression et mettait en avant leur indépendance à tous niveaux. Elle avait mis l'accent sur le monde ouvrier, qui serait la base de l'unité Française. On peut parler de dopamine à propos d’une coopération réussie sur plusieurs plans. Tout d'abord, la fin de la seconde guerre a permis une libération d'une oppression forte d'un parti politique Hitlérien sur le peuple. Ensuite, le fait que Léon Jouhaux et ses amis ont pris le risque de se séparer d'une des plus grandes structures syndicales du pays (la CGT) et de créer une nouvelle structure, la FO, qui a connu un succès immédiat. Enfin, l'arrivée du Plan Marschall allié à la présence de Léon Jouhaux qui était écouté au niveau international (vice président au CISL) a permis la mise en place de projets syndicaux tels que la sécurité sociale (ou la caisse unique). La FO, devenue une nouvelle structure syndicale a offert un rassemblemen t de syndiqués qui provenaient de syndicats différents. Le fait que Léon Jouhaux ait intégré à titre de vice président la CISL, a ouvert davantage de réflexions et d’ échanges internationaux sur des conditions plus généralisées du travail. Au niveau national, cet apport extérieur a permis une plus grande crédibilité de la FO ainsi qu'une plus grande visibilité d'actions au sein de la France Pr. J-M. Dutrénit 2010
Le syndicat FORCE OUVRIERE 3/3 Période Actuelle Fonction de réciprocité Entre salariés (chômeurs, actifs et retraités), indépendance vis-à-vis de l’Etat, alliance avec d’autres structures syndicales, indépendance vis-à-vis des partis, confédérations : nationale et régionales, union et fédération : conflit régulé par la commission des conflits, Fédérations et union payent des cotisations en échange, - protection collective Fonction de référence modèle de lutte pour les salariés, Modèle de démocratie, Lutte pour l’égalité, Lutte des salariés contre l’exploitation Coopération inter groupe Coopération avec d’autres syndicats et entre les différents échelons du syndicats : national, régional, départementale, local. Coopération avec d’autres groupes menant les mêmes combats Fonction de rejet tous les groupes ne partageant pas leur idéologie, Le patronat La non salariés Les non adhérents Morale Identitaire Identité commune : les membres sont des salariés Sympathie pour tous les salariés et toutes les personnes partageant les valeurs et idéologie du groupe Fonction de normalisation Spécificité des membres : Dopamine Mixité éducative Extension morale Badging basé sur l’adhésion au syndicat Carte de membre, revendication, signe de reconnaissance permettant d’être identifié comme membre, participation aux actions de revendication, engagement au sein du syndicat, Hostilité envers les non membres composant les groupes de rejet Actions collectives Solidarité entre les membres et avec tous les salariés Actions menées en coopération Être ensemble un groupe de pression pour obtenir gain de cause vis-à -vis des revendications travail en groupe et en concertation à différentes échelles Mixité éducative car droit des salariés, Lutte contre les abus, Le droit du travail, Le respect des salariés, Les conditions de travail Pr. J-M. Dutrénit 2010 Conflits socio- cognitifs internes Inégalité d’engagement entre les membres But : action collective pour l’amélioration des conditions de travail pour tous les salariés. Badging / Hostilité Paradoxe d'Olson membres appartenant à différentes milieux mais point commun : être salariés, il s’agit donc d’une mixité relative syndiqués et salariés Lutte pour la cause des salariés en général et pas que pour les membres Morale étendue à toute une catégorie de la population Revendication en faveur de l’intérêt de toute une partie de la population
Conclusion : les causes de la réussite d’un groupe • Plus un groupe remplit de fonctions (intitulés des colonnes) plus il obtient de succès • Plus les participants trouvent dans le groupe une base d’exercice des valeurs de base de la personne humaine (Schwartz 2006) plus il aura de succès • De nombreux groupes se trouvent en concurrence pour jouer des rôles analogues Pr. J-M. Dutrénit 2010
Références 1/3 Baker, M. C. , & M. A. Cunningham. 1985. The biology of bird-song dialects. Behavior and Brain Science 8: 85 -133. Bakunda C. Rwanda, l’enfer des règles implicites, Harmattan, 2006 Cooley, C. H. Human nature and the social order. Glencoe, IL: Free Press, 1956. Damasio A. Spinoza avait raison. Le cerveau des émotions, Paris Odile Jacob 2003 Doise et al. , La construction sociale de l'intelligence in Psychologie Sociale Expérimentale, A Colin, 1980 Dutrénit & Haumont Analyse secondaire (non publiée) du livre de P. Clerc Grands ensembles et banlieues nouvelles, Paris 1969) Dutrénit Action sociale et qualité sociale, Paris L’Harmattan, 2002, 320 p. Hamilton, W. D. (1964) The genetic evolution of social behavior J Theoretical Biology 7: pp. 17 -18 Inglehart cf site web à ce nom. Values map of the world Irwin C. Les éthiques naturalistes et le contrôle du conflit de groupe in Changeux J. P. Les fondements naturels de l’éthique, Paris, O. Jacob, 1993 Johnson David-W. , (1981) And-Others Effects of Cooperative, Competitive, and Individualistic Goal Structures on Achievement: A Meta-Analysis. Psychological. Bulletin; v 89 n 1 p 47 -62 Jan 1981 Pr. J-M. Dutrénit 2010
Références 2/3 Johnson David-W. et al. (1982) Interdependence and Interpersonal Attraction among Heterogeneous and Homogeneous Individuals: A Theoretical Formulation and a Meta-Analysis of the Research. National Inst. of Education (ED), Washington, DC. , 132 p. Johnson David-W. (1984) Cross-Ethnic Relationships: The Impact of Intergroup Cooperation and Intergroup Competition. Journal-of-Educational-Research; v 78 n 2 p 75 -79 Nov-Dec 1984 Johnson David-W. et al. (1986) Different Cooperative Learning Procedures and Cross-Handicap Relationships, Exceptional-Children; v 53 n 3 p 247 -52 Nov 1986 Lévi-Strauss Cl. Les structures élémentaires de la parenté, PUF 1950 Lewin K. Décisions de groupe et changement social in Lévy A. Psychologie Sociale Paris Dunod 1965 Lovejoy C. 1981. The origin of man. Science, 211: 341 -50. Mauss M. 1923 Essai sur le don, éditions multiples Merton R. K. 1950 Eléments de théorie et de méthode sociologiques, PUF Moscovici S. Psychologie des minorités actives, PUF 1979 Olson, M. La logique de l’action collective, PUF Rawls J. Une théorie de la justice Seuil, 1987 Pr. J-M. Dutrénit 2010
Références 3/3 Ruse, Michael 1993. "The New Evolutionary Ethics" in (Eds. ) Matthew H. Nitecki and Doris V. Nitecki Evolutionary Ethics. Albany: SUNY Press, pp. 133 -162. Senik C. , 2005, “What Can we Learn from Subjective Data ? The Case of Income and Well-Being”, Journal of Economic Surveys, 19 (1), 43 -63. Schwartz , Sh. (2006) ‘Les valeurs de base de la personne: théorie, mesures et applications, Revue Française de Sociologie, Vol. 47, pp. 249– 288. Shallins M Age de pierre, âge d’abondance, Gallimard 1970 Shérif M. Influences du groupe sur les normes et les attitudes in Lévy A. Psychologie Sociale Paris Dunod 1965 Spencer, H. The Study of Sociology [1873], London: Henry S. King Spielman & al. 1977 Réf manquante Stouffer, S. A Edward A. Suchman, Leland C. De. Vinney, Shirley A. Star and Robin M. Williams, Jr. The american soldier: combat and its aftermath, 2 vol. Princeton: Princeton University Press, 1949. Tindale, 1974 Aboriginal Tribes of Australia, University of California Press, Berkeley Wilkinson, D. (1980) Deadly Quarrels, University of California Press, Berkeley and Los Angeles Wilson O. On Human Nature 1979 Harvard Univ Press Pr. J-M. Dutrénit 2010