Francophonie en Asie.PPT
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Depuis plusieurs années, les relations de la France et de l’Asie, qui ne datent pas d’hier, connaissent un renouveau salutaire à la fois sur le plan diplomatique, commercial et culturel. Un rapprochement dont la francophonie a tout à gagner.
En se réappropriant un concept forgé par un Français à la fin du XIX siècle, époque où la France était d’abord l’une des premières puissances coloniales, des intellectuels et hommes politiques africains, américains et asiatiques, ont permis la langue française d’atteindre cette universalité à laquelle aspirait depuis la Révolution française. Désignant à l’origine un simple ensemble linguistique et culturel, la francophonie a connu un développment institutionnel et politique très rapide. Elle pourrait être pour l’Asie une chance de préserver la diversité culturelle et d’enraciner son ouverture au monde.
L’Asie ne constitue qu’une très faible partie de cet ensemble francophone. N’en sont membres que les trois pays de l’Indochine orientale (Cambodge, Laos et Viêtnam) dont le réveil récent et relatif à la francophonie a suivi une longue période désintérêt, voire de rejet dans le cas du Cambodge, due aux événements politiques.
Dès lors, avec la création progressive, dans les années 60, d’institutions internationales comme le Haut comité de la langue française, l’Association des parlementaires de langue française, la Fédération inernationale des professeurs de français, le Conseil inernational de langue française, l’Agence de la francophonie – créé par la France et composé majoritairement des Etats francophones s’est transformée en une véritable puissance politique et culturelle.
Malgré cette présence réduite de l’Asie au sein des institutions francophones, une proportions non négligeables de ses élites est francophone et se déclare attachée à la francophonie. Il ne s’agie pas pour ces élites de revendiquer l’entrée de leur pays dans ces institutions, mais plutôt d’affirmer ce que leur possession de la langue française, souvant acquise dans le cadre d’études supérieures poursuivies en France ou au Canada, représente comme particularismes culturel et intellectuel.
L’Asie, terre de culture et de tradition ancestrales, ressent avec force et intérêt cet enjeu à l’aube du XXI siècle. Comme en témoignent aujourd’hui les nombreux séminaires de réfléxions organisés à travers le continent sur des thèmes du type «les femmes thaïlandaises et la globalisation» ou «la religion et la globalisation» , la préoccupation majeur de nombre de pays demeure de préserver leurs traditions et leurs cultures tout en s’adoptant à un monde dans lequel l’économique tend à broyer les valeurs traditionnelles.
Les acteurs d’un réseau. Sur la planète, et notamment entre le golf Arabo -Persique et la mer du Japon, nombreux sont les acteurs institutionnels qui assurent la promotion de la francophonie dans les domaines de la coopération, de l’enseignement, de la recherche et de l’information.
L’Organisation Internationale de la Francophonie. Unique et première organisation intergouvernementale de la francophonie, elle assure le secrétariat de toutes les instances de la francophonie, dont nottament les sommets bisannuels des chefs d’Etat et de gouvernement comme celui d’Hanoi. Elle a d’ailleurs ouvert un Bureau régional pour la région Asie-Pacifique dans la capitale vietnamienne en 1994. Deux ans plus tôt, elle avait créé à Hô Chi Minh-Ville un Centre international de formation des professeurs de français pour le Viêtnam, le Laos, le Cambodge et le Vanuatu. Elle soutient des festivals de cinéma, la production artistique et la formation à distance en utilisant les nouvelles technologies.
L’AUPELF-UREF (Association des universités partiellement ou entièrement de la langue française), créée en 1961, est l’une des plus anciennes institutions francophones. Elle a ouvert en Asie du Sud-Est plus de 500 classes bilingues dans la primaire. Cet opérateur direct des sommets francophones a fondé dans la région un Institut d’informatique à Hanoi (IFI) et un Institut de technologie au Cambodge (ITC). Il encourage la création de filières d’enseignement dans les universités vietnamiennes (40) et cambodginnes (6) en médecine, économie ou droit, sciences de la nature ou de l’ingénieur. Surtout, l’association tisse un réseau de centres connectés à l’Internet pour la communication des chercheurs francophones.
L’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) gère, depuis sa création en 1991, les quelques 650 lycées, collèges et écoles français dans le monde. En Asie sa Mission laïque accompagne depuis dix ans les grandes entreprises dans leur implatation en Chine, où elle a créé sept écoles françaises pour les enfants des ingénieurs et techniciens expartriés. Tout comme en Birmanie et en Indonésie, elles reçoivent aussi les jeunes nationaux.
Instituts et Centres culturels Français (CCF) à l’étranger, véritables petits morceaux de France sous l’autorité du ministère français des Affaires étrangères, prennent leur part de la diffusion de la francophonie en proposant des cours de langue, des animations culturelles et une bibliothèque. En Asie, le maillage des CCF et la vingtaine d’antennes du Bureau de coopération linguistique et éducative viennent compléter le réseau très fourni des Alliances françaises. Les сentres de ressources sur la France contemporaine, véritables espaces d’informtion multimédias dont le plus richement dont est celui de Tokyo, y sont installés également (en cours ceux de Pékin, New Delhi, Bangkok, Séoul et Phnom - Penh).
Dès sa création en 1883, l’Alliance française a exporté son modèle aux quatre coins du monde, où se sont implantées des associations qui sont places sous l’autorité de personnalités locales et contribuent au rayonnement de la langue et de la culture françaises. Aujourd’hui, le réseau des AF réunit plus de 1060 comités dans 150 pays. Pour les décideurs de l’Asie, parler français et connaître la culture française, c’est donner aussi des armes nouvelles dans la bataille économique. D’ailleurs les hommes d’affaires de Singapour l’ont bien compris, qui contribuent aux 4/5 du budget de leur AF. Alliances françaises s’ouvrent sur la modernité, se connectent l’Internet, apportent une dimention humaniste et démocratique et multiplient les partenariats avec les entreprises.
C’est d’ailleurs le propos du Forum Francophone des affaires (FFA), organisation non gouvernementale d’entrepreneurs et oprateurs associé au Sommet de la francophonie. En France, la Chambre francophone des affaires économiques (CFAE) aide les entreprises francophones travaiiler avec leurs homologues françaises.
Les chambres de commerce et d’industrie de Paris et de Marseille-Provencene sont pas en reste. La première a formé plusieurs promotions d’étudiants asiatiques diplômés en gestion des affaires. La seconde entretient avec le Viêtnam des relations suivies depuis 1993. Elle a nottament formé, en français, une dizaine de cadres de la chambre de commerce d’Hô Chi Minh-Ville et poursuit le transfert de savoir – faire consulaire au travers de forums commerciaux au Viêtnam ou à Mareille.
L’Ecole française d’Extrême-Orient. Fondée à Saigon en 1898, la Mission archéologique d’Indochine devient l’Ecole française (EFEO) en déménagement pour Hanoi trois ans plus tard. Elle est pourtant une référence mondiale dans l’étude de l’histoire et des langues de toutes civilisations asiatiques depuis l’Inde jusq’au Japon. L’Ecole essaime alors dans toute L’Asie et regroupe aujourd’hui quinze centres dans dix pays différents.
Trente-deux anthropologues, architectes, historiens, linguistes et philologues travaillent en relation avec les universités de Tokyo, Séoul, Hong Kong, Prin, Kuala Lumpure, Jakarta. . . Leurs liens avec l’institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’Ecole des hautes études en science sociales ou l’université de la Sarbonne sont étroits.
Grâce à une coopération avec les ministères français de la Culture et des Affaires étrangères ainsi que l’Organisation des Nations unies pour l’éducation la science et la culture (UNESCO), l’Ecole a repris depuis peu ses travaux sur le fabuleux site d’Angkor qui était, en 1970, le plus grand chantier archéologique de pagodes au Cambodge que les Khmers rouges avainent presque entièrement détruit. En 1995, l’Ecole française retrouvait Hanoi.
Viêtnam: Une francophonie des élites. Ancienne langue dominante, le français est devenu une seconde langue étrangère. Actuellement, 400. 000 Vietnamiens palent en français. Mais il s’agit essentiellement d’une population âgée. La jeunesse se tourne, quant à elle, vers des cultures anglophones.
Environ 100. 000 collégiens et lycéens, soit 4, 5% du total, apprennent le français. Médecins, pharmaciens, ingénieurs, cadres administratifs, juristes ou journalistes communiquent en français. Quelques journaux, Saigon Eco, Courrier du Viêtnam sont édités en français et la télévision présente chaque jour un journal en français.
A l’occasion du sommet de Hanoi, six grands projets francophones de coopération culturelle ont été lancés dans la capitale vietnamienne, dont le Musée national d’ethnographie, une librairie française et francophone et une salle de cinéma de 900 places consacrée à la diffusion de films français et francophones en version originale.
Laos: Une cohabitation réussie? Aujourd’hui, on dénombre près de 240. 000 apprenants de français (35% des élèves) et l’ouverture de classes bilingues dans le primaire est à l’étude. La plupart des cadres administratifs sont francophones et la population laotienne reste bienveillante à l’égard du français. Si le nord du pays est complètement sinisé, le centre et le sud sont partagés entre francophonie et anglophonie. On choisit le français pour la médecine, le droit et l’administration et l’anglais pour le commerce et la finance.
Le français au Japon: L’attrait d’une culture. Le style de vie «à la française» intéresse le grand public laponais, c’est la civilasation française qui attire davantage les intellectuels réfractaires au matérialisme du «miracle économique» . Langue de la littérature et du pays des Droits de l’homme, le français constitue aussi, pour les jeunes générations, un passeport professionnel pour l’Europe et les domaines de la mode, des arts et de l’hôtellerie.
Au Japon même, où l’on compte quatre Alliances et centres culturels français, ce sont 279. 000 personnes qui étudient le français, dont 90% d’étudiants. 600 des 1. 000 établissements d’enseignement supérieur, dont 13 universités privées, dispensent un enseignement de langue française et la Société japonaise de langue et littérature françaises compte environ 2. 000 professeurs. Le français y reste donc une langue bien étidiée, malgré la concurrence de l’anglais et des langues asiatiques.
Indonésie: Une francophonie embryonnaire. L’Indonésie affiche un des taux d’apprentissage du français les moins élevés d’Asie. Cette situation risque de se dégrader encore davantage à cause de la réforme de l’enseignement secondaire qui rend l’apprentissage de langues étrangères facultatifs au lycée.
Au niveau de l’enseignement supérieur, l’Indonésie compte quatre départements de français et quatorze universités publiques ou privées qui proposent le français en option. Il est également enseigné dans les écoles publiques de tourisme et d’hôtellerie. Quant aux Alliances françaises, elles sont au nombre de onze et attirent quelque 1. 500 étudiants par an. Mais, elles sont vivement concurrencées par les quatre Centres culturels français (Jakarta, Bandung, Yogyakarta et Surabaya), qui ont acauis une bonne visibilité grâce à leurs activités d’enseignement et de fofmation des professeurs
Cambodge: Le français en perte de vitesse. Sur 13. 000 étudiantes inscrits dans les universités de Phnom Penh, plus de la moitié, soit 7. 000, apprennent le français. Le secondaire compte 200. 000 apprenants de français. Grâce à l’ouverture de l’Alliance française l’enseignement du français a retrouvé un nouveau souffle, même s’il est devancé par celui de l’anglais et du chinois. Chaque année, qulque dizaines d’étudiants sont envoyés en France pour suivre des études.
La France est également présente dans le secteur du tourisme, où des cours viennent d’être mis en place à l’université de Phnom Penh, et à l’Ecole royale d’administration, où des séminaires ont lieu en français. Le Centre culturel, quant à lui, accueille quelque 6. 000 étudiants et professeurs cambodgiens en formation, et est présent à Siemreap, Kompong Cham et Sihanoukville. Les médias francophones sont relativement bien implantés à Phnom Penh: émissions sur la chaîne nationale, le quotidien Cambodge soir et le mensuel Cambodge nouveau. On y reçoit également RFI et TV 5. les élites, et particulièrement les juristes, artistes, universitaires et médecins, sont majoritairement francophones.
Corée du Sud: Une francophilie inattendue. La Corée est le premier pays francophone d’Asie, après le Viêtnam, par son nombre d’apprenants et d’enseignants. On compte six Alliances et un Centre culturel français. Aujourd’hui, 320. 000 lycéens et 22. 000 étudiants aprennent le français dans les établissements coréens, ce qui le place au second rang des langues étudiées à l’Université après l’anglais, devant l’allemand et le japonais. Les départements de français des universités attirent toujours une population à large majorité littéraire et féminine. Ainsi se trouve confirmée l’image de la France «terre des arts et des élégances» , qui dissimule trop souvent ses performances techniques et scientifiques.
La francophonie en Thaïlande: Un anti-modèle? En Thaïlande la langue française reste la première des secondes langues enseignées (l’anglais est la première langue, enseignée à titre obligatoire), et bénéficie d’une bonne implantation dans le système éducatif thaï: près de 300 écoles secondaires et une quinzaine d’universités, publiques et privées, en assurent la duffusion.
Un engouement pour la langue et la culture française s’explique notamment par la francophilie des élites, influencée par celle de la famille royale, mais aussi par l’image culturelle forte, faite d’un certain art de vivre, dont jouit la France auprès des jeunes. Pour d’autres, le succès du français s’explique paradoxalement par son image de langue minoritaire, au sein d’un ensemble régional marqué par l’hégémonie de l’anglais et la montée en puissance du chinois et du japonais. Le français et l’ensemble des valeurs qu’il évoque constitueraient une sorte d’anti-modèle. Dans les débats actuels sur la réforme constitutionnelle, par exemple, le droit français est clairement conçu comme un modèle alternatifs au droit anglosaxon. Une tendance favorable à laquelle contribuent la présence croissante des entreprises françaises ou le retentissement de certaines manifestations qui ont bénéficié d’un réel succès populaire.
Le français à Singapour: Un avenir prometteur. Dans le cycle supérieur, l’enseignement du français est dispensé dans tous les établissements que compte l’île. On dénombre environ 1. 000 étudiants inscrits à l’option de français dans les quatre «Polytechnics» (équivalents des Instituts universitaires de technologie) et environ 600 dans les deux universités.
La fondation Europe-Asie est codirigée par un Singapourienet un Français. Installée à Singapour, cette institution va sans aucun doute contribuer à y installer durablement le français en instaurant un partenariat politique et économique souhaité par les deux pays.
Le français en Inde: Un statut privilégié. La présence de la langue française en Inde repose à la fois sur un réseau d’Alliance française (15 établissements) et sur une implantation solide de la langue dans l’enseignement secondaire. Le français y est la première langue étrangère étudiée.
Au niveau de l’enseignement supérieur, le français est obligatoire dans les instituts professionnels de tourisme et d’hôtellerie. En outre, il est enseigné dans 40 universités, dont 12 comportent un département d’études françaises. Ces départements sont souvent très dynamiques. Le français jouit en Inde d’un statut privilégié, c’est sans doute grâce à la décolonisation réussie.
Chine: L’éveil à la francophonie. Trois millions de télespectateurs chinois regardent réguilièrement les émissions «Bienvenue en France» programmées par la télévision centrale, la langue française fait figure d’absente en Chine, où l’on ne compte que 12. 000 apprenants dont 500 lycéens. Il ne vient qu’au cinquième rang des langues étrangères enseignées et est une discipline principalement universitaire.
La situation du français est meilleure à Hong Kong qui compte 2. 810 apprenants au niveau primaire, 1. 930 dans le secondaire et 900 environ à l’université. S’il recule au niveau secondaire à cause de l’apparition du mandarin, on constate une forte demande dans les filières universitaires où les langues étrangères sont associées à la gestion des entreprises, à la comptabilité et aux affaires en général. Enfin, l’Alliance française de Hong Kong accueille tous les ans plus de 5. 000 étudiants.
Les faiblesses de la francophonie. En Asie du Sud-Est francophone se pose la double question du renforcement de la francophonie et du multilinguisme au seuil du troisième millinaire, mais ce, de façon plus urgente qu'ailleurs, du fait de la faiblesse de l'une et de l'autre.
Nous avons souligné que dans la sphère économique, la création d'unions économiques a été un réel facteur d'équilibre. Mais il faut aussi assurer la diversité dans la sphère culturelle alors que l'uniformisation s'accentue sous les effets conjugués de la nouvelle économie, d'Internet et des mégafusions d'entreprises. Et ce sont les communautés interculturelles et linguistiques, telle la Francophonie, а condition d'être organisées, qui apportent la réponse en constituant des pôles de diversité culturelle.
Il est regrettable que cette prise de conscience de ce que peut apporter la Francophonie ne soit pas encore bien comprise par tous, non seulement dans les trois pays francophones de l'Asie du Sud. Est (Cambodge, Laos et Viêtnam) mais aussi dans le monde et en France en particulier. Evidemment, sans projets de coopération sur différents domaines (éducatif, économique, scientifique, technique. . . ), la Francophonie perd sa vitalité.
Les trois pays de l'Asie du Sud. Est francophone en ont pris conscience et ont toujours voulu que la Francophonie se dote de projets ambitieux. Cependant, la Francophonie ne peut pas être appréhendée par les seuls critères du "recevoir". Elle est aussi une porte d'ouverture а une autre logique, а une autre réalité à laquelle les trois peuples adhèrent: celle de la mondialisation humaniste et multipolaire.
En Asie du Sud-Est, beaucoup confondent encore le multilatéral francophone avec le bilatéral français. L'idée francophone reste floue. Généralement, l'image de la francophonie est liée seulement à la promotion de la langue française. Cette image n'est pas toujours favorable au bien-fondé de la Francophonie car elle tombe facilement sous le coup des vieux clichés d'une nostalgie de l'ancien Empire français. Pour remédier à ce danger de jugement, il faut que les principes de dialogue des cultures et de solidarité qui fondent la Francophonie moderne, soient plus accessibles aux mass médias, que sa voix soit plus proche des jeunes à travers ses ides, ses projets et réalisations. Il faut aussi que l'espace francophone soit ouvert à plus d'échanges entre les pays membres, pas seulement Nord. Sud mais tout autant Sud-Sud.