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135% La statistique de la semaine: Fusions-Acquisitions contre Investissements Productifs 8 février 2007 Marc-André Gagnon
135 % Les fusions-acquisitions ont représenté, en moyenne, 135 % des investissements productifs* aux Etats-Unis entre 1997 et 2006. Ou pour dire les choses autrement, pour chaque dollar dépensé en nouvelles capacités de production, 1, 35 $ est dépensé pour racheter les capacités productives existantes. Source : Thomson Financials ; Statistical Abstract of the United States * : formation brute de capital fixe Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation
• Pour Roberto Cardarelli du FMI : “les entreprises consacrent davantage de ressources à l’acquisition d’avoirs extérieurs qu’à l’accumulation de capital intérieur”. [Roberto Cardarelli, “Trésorerie à gogo: pourquoi les entreprises épargnent-elles autant? ”, in FMI, World Economic Outlook, Washington, avril 2006]. Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation
Valeur des fusions acquisitions par rapport à la formation brute de capital fixe États-Unis, 1967 -2006* Source: Bureau of Economic Analysis, Federal Trade Commission, Thomson Financial Data Services, Statistical Abstract of the United States L’idée de rapporter ces deux chiffres l’un à l’autre est proposée pour la première fois par J. Nitzan et S. Bichler, The Global Political Economy of Israel , London and Sterling, Pluto Press 2002. Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation
Cela signifie-t-il que l’investissement aux États-Unis prend des formes plus immatérielles, comme la Recherche et Développement? • Cette question est légitime puisqu’aux États-Unis, la R&D est considérée comme une dépense et non comme un investissement. • Selon les chiffres disponibles par la publication annuelle Main Technology Indicators de l’OCDE, les dépenses des entreprises américaines en recherche et développement, reportées au PIB, sont passées de 2, 1% en 1987, à 1, 8 % en 2005. • On ne peut donc prétendre que la recherche et développement compense pour la part décroissante de la formation brute de capital fixe. Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation
Vers de nouveaux sommets ? Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation
Alors que 2007 annonçait un nouveau sommet pour les fusions acquisitions globales, la crise des « subprimes » et des fonds d’investissements privés (qui sont parmi les principaux acheteurs d’entreprises) a grandement ralenti le mouvement, sans toutefois l’arrêter. La poursuite de la dynamique des fusions-acquisitions dépendra de la capacité des fonds d’investissement privés à éviter la crise.
Les fusions-acquisitions globales en valeur et en volume, 2000 -2007 Source: The Economist, 5 juillet 2007 Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation
Qu’en est-il pour le Canada? - Selon KPMG, les fusions-acquisitions au Canada sont passées de 89 milliards de US$ en 2005, à 173, 6 milliards de US$ en 2006, pour atteindre 268, 6 milliards en 2007…. - En 2006, les investissements productifs ont atteint 272, 5 milliards de US$ Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation
CONCLUSION • En somme, les entreprises préfèrent les montages financiers et les prises de guerre à la création de nouvelles capacités de production de richesse. Est-ce à dire que les profits d’aujourd’hui ne créeront plus les emplois de demain ? Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation
Définitions: Formation brute de capital fixe: La FBCF inclut à la fois l’investissement net (la croissance du capital productif) et l’amortissement (le renouvellement du capital productif). La FBCF correspond à la création des forces productives au sens de Friedrich List. Fusions et acquisitions: Les F&As (M&A en anglais) désignent les différents aspects du rachat d’entreprises, normalement par d’autres entreprises. Les F&As ne participent pas à accroître les forces productives mais alimentent plutôt une dynamique de création de valeur basée sur la concentration industrielle et les capacités monopolistiques des entreprises. Les F&As sont des investissements improductifs qui, plutôt que de créer de nouveaux emplois, crée des pertes d’emploi en rationalisant les entreprises acquises. Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation